Sécurité

Allergie et allergènes

Pour comprendre ce qu’est un allergène et la réglementation qui s’y applique il faut comprendre les processus de l’allergie.

L’allergie cutanée et les allergènes

L’allergie est le résultat d’une interaction entre une prédisposition personnelle et l’environnement (l’allergène) entrainant un dysfonctionnement du système immunitaire de l’individu. L’allergie désigne donc une réponse individuelle anormale, excessive, du système immunitaire à une substance étrangère qui devient alors un allergène.

Pour que l’allergie se développe il faut avoir été en contact au moins deux fois avec l’allergène.

Lors du premier contact l’allergène pénètre dans la couche externe de la peau et se lie aux protéines cutanées. Ce complexe est transporté dans l’organisme et présenté aux cellules du système immunitaire.  C’est la phase dite de sensibilisation, sans aucun symptôme observable, mais qui permet au système immunitaire de mémoriser l’allergène concerné.

Lors de l’exposition suivante à ce même allergène, les lymphocytes le reconnaissent. Chez certaines personnes les lymphocytes vont réagir en produisant des cytokines activant des cellules inflammatoires qui vont être à l’origine des symptômes cutanés observés : démangeaisons, douleur, rougeur, papules ou vésicules… Cette phase de dermatite allergique débute environ 12 à 48 heures après l’exposition et peut s’étendre au-delà de la zone de contact avec l’allergène. Avec le temps, au fur et à mesure des expositions successives, les symptômes peuvent s’aggraver.

En résumé, les allergènes sont des substances étrangères à l’organisme qui peuvent engendrer une réponse exagérée du système immunitaire. Il s’agit donc d’un phénomène individuel et plus ou moins fréquent dans la population selon le potentiel allergisant de la substance et les expositions à cette substance.

Ainsi, certains allergènes cutanés sont très connus tels que le nickel, le latex, certaines plantes ou encore certaines substances de parfumerie naturelles (on les retrouvera alors dans des fleurs ou des fruits) ou de synthèse.

Le traitement dans un premier temps sera un traitement symptomatique de la dermatite. Puis, pour éviter les récidives, il faudra identifier le ou les allergènes en cause de manière à éviter autant que possible de nouvelles expositions à ces substances. 

La réglementation cosmétique sur les allergènes

La réglementation est évolutive. Elle tient compte des avancées scientifiques et des connaissances sur les allergènes.

En 1999, le Comité Scientifique pour la Sécurité des Consommateurs a identifié 26 allergènes susceptibles de provoquer des réactions allergiques. La Commission européenne a alors décidé de rendre leur mention obligatoire dans la liste des ingrédients des produits cosmétiques lorsqu’ils sont présents à la concentration supérieure à 0,001% dans les produits non rincés et à 0,01% dans les produits rincés. 

Depuis, deux d’entre elles ont été interdites et cette liste des allergènes à étiqueter a été complétée par le Règlement n°2023/1545 du 26 juillet 2023, pour une obligation d’étiquetage qui sera obligatoire pour les produits mis sur le marché à compter du 31 juillet 2026.

Cette mesure est destinée essentiellement aux allergologues pour faciliter le diagnostic et aux personnes qui se savent allergiques à une ou plusieurs de ces substances afin de pouvoir éviter les produits en contenant. 

Ces substances sont donc inscrites à l’annexe III du Règlement Cosmétique : 

La réglementation tient compte bien sûr des avancées scientifiques et des connaissances sur les allergènes. Ainsi, l’une des 26 substances identifiées en 1999 est maintenant interdite et la liste des allergènes à étiqueter est appelée à évoluer en fonction des évaluations régulières.