Perturbateurs endocriniens

Sécurité des produits cosmétiques et perturbateurs endocriniens

Ce n’est pas parce qu’un ingrédient a le potentiel d’imiter une hormone qu’il va perturber votre système endocrinien. La réglementation cosmétique européenne est la plus stricte au monde.

Qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien avéré, présumé et un perturbateur endocrinien suspecté ?

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit un perturbateur endocrinien comme une substance ou un mélange exogène qui altère la ou les fonction(s) du système endocrinien et induit en conséquence des effets néfastes sur la santé d’un organisme intact, chez ses descendants ou au sein de (sous)-populations

Certains ingrédients cosmétiques sont soupçonnés d’être des « perturbateurs endocriniens ». Cela s’explique par le fait qu’ils peuvent imiter certaines des propriétés de nos hormones ou, dans des conditions expérimentales, montrer un potentiel d’interaction avec certaines parties du système endocrinien. Or ces conditions expérimentales n’ont rien à voir avec la vie réelle.

En tout état de cause, ce n’est pas parce qu’un ingrédient a le potentiel d’imiter une hormone qu’il va perturber le système endocrinien. Pour cela il faudrait déjà que l’ingrédient puisse pénétrer à l’intérieur de l’organisme.

Les évaluations rigoureuses de la sécurité des produits cosmétiques, réalisées par des experts scientifiques qualifiés, que les entreprises sont légalement tenues de réaliser, couvrent tous les risques potentiels, y compris celui d’une perturbation endocrinienne potentielle.

Selon les réglementations européennes, pour être considéré comme un perturbateur endocrinien, une substance, naturelle ou synthétique, doit répondre à ces trois paramètres :

  • Provoquer un effet indésirable
  • Du fait d’un mécanisme d’action hormonal
  • Le lien de causalité entre le mécanisme d’action et l’effet indésirable observé étant plausible.

Pourquoi existe-t-il différentes catégories de perturbateurs endocriniens ?

Le niveau de preuve concernant les propriétés perturbant le système endocrinien peut être d’une solidité scientifique différente. Il existe deux catégories de perturbateurs endocriniens tant pour la santé humaine que pour l’environnement :

  • les perturbateurs endocriniens connus/avérés ou présumés (catégorie 1)
  • les perturbateurs endocriniens suspectés (catégorie 2).

La classification dans la catégorie 1 est fondée sur des preuves issues de données relatives à l’être humain, relatives aux animaux ou fournissant une capacité de prédiction équivalente aux modèles humains ou animaux (in silico ou in vitro).

La classification dans la catégorie 2 se fait lorsque le niveau de preuves est insuffisant pour classer la substance dans la catégorie 1, mais qu’il existe une preuve d’un lien biologique plausible entre l’activité endocrinienne modifiée par la substance et un effet néfaste.

L'agence européenne des produits chimiques identifie les perturbateurs endocriniens au niveau européen

L'Agence européenne des produits chimiques - l'ECHA - identifie régulièrement sur la base d’études scientifiques de nouvelles substances dites « extrêmement préoccupantes », dont certaines, pour des propriétés de perturbation endocrinienne pour l'environnement et/ou la santé humaine. Elles sont inscrites dans la liste des substances candidates à autorisation qui est mise à jour deux fois par an. 

Lorsqu’un ingrédient cosmétique est mis en cause pour une potentielle toxicité, le comité scientifique pour la sécurité du consommateur (CSSC) est mandaté par la Commission européenne pour réaliser une évaluation de la sécurité. L'effet perturbateur endocrinien est donc bien pris en compte lors de l'évaluation de la sécurité des ingrédients et du produit cosmétique.

Le Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC) s'appuie sur l'ensemble de la littérature scientifique existante et peut demander, s'il le juge nécessaire, des données complémentaires. Après étude des effets indésirables et de l’ensemble des données de toxicologie, il rend ses conclusions sous forme d'un "avis" sur lequel la Commission européenne s'appuie pour faire évoluer si nécessaire la réglementation en conséquence. Le CSSC prend donc en compte les activités endocriniennes / hormonales si elles sont le point critique pour la sécurité de ces substances pour les consommateurs, y compris les groupes vulnérables tels que les enfants.