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Contrefaçons cosmétiques : le commerce en ligne renouvelle la menace sanitaire

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Jamais complètement enrayé par les pouvoirs publics malgré de nombreux moyens mis en place, le marché des contrefaçons jouit actuellement d’une recrudescence favorisée par l’accroissement du commerce en ligne.

Les principaux enjeux de ce commerce de l’ombre, définis par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) sont les suivants : non seulement la contrefaçon menace la loyauté de la concurrence par l'appropriation indue de profits liés aux investissements parfois très lourds engagés par les entreprises, mais elle met en danger les intérêts économiques voire la santé des consommateurs[1].

De “tombé du camion” à la livraison à domicile

Le commerce illégal physique, même dans le cas de grands réseaux bien structurés, se trouve régulièrement attaqué par les autorités, à l’image de ce réseau de trafiquants entre la France et la Pologne démantelé le mois passé : 300 000 euros, 1200 cartons de parfums contrefaits et 7 véhicules ont ainsi été perquisitionnés par la douane et la police[2]. Le réseau se faisait livrer par camions en provenance de Pologne, des tubes de copies de fragrances célèbres ensuite labellisés et reconditionnés en France pour être revendus à la sauvette, sur les marchés par exemple.

A l’inverse, les différents vides juridiques et autres lacunes en moyens de contrôle laissent les autorités souvent impuissantes vis-à-vis du commerce en ligne. Comme le souligne une enquête de la DGCCRF sur les plateformes comme Wish ou Aliexpress relayée par BFMTV, ce sont les vendeurs et non les plateformes qui sont légalement responsables et, “en l’état actuel de la loi, ces opérateurs ne sont pas responsables si des vendeurs tiers proposent des produits dangereux sur leur plateforme”[3]. Autrement dit, lorsque le vendeur est en Chine ou en Asie du Sud-Est, il est très difficile de la part des autorités européennes d’opérer un contrôle efficace et encore moins un suivi.

Un danger pour la santé des consommateurs

En dehors du manque à gagner pour les entreprises (7 milliards d’euros de pertes annuelles pour l’Union européenne), ou du danger que représente la présence de réseaux de marché noir, il faut surtout insister sur le danger que font peser ces produits contrefaits sur la santé des consommateurs. De récents test sur des cosmétiques de contrefaçon ont mis en évidence un niveau élevé de bactéries, de matières fécales et de métaux lourds dans certains produits[4]. Plus grave, début septembre, une Californienne est tombée dans un état de quasi-coma après avoir utilisé une crème de soin contrefaite frelatée au mercure.

L’évolution récente du marché nous incite à renouveler notre vigilance : examiner soigneusement l’emballage des cosmétiques, vérifier tout signe de ré-emballage ou de ré-étiquetage, éviter les produits aux odeurs suspectes. Lorsque l’on sait que 65,5% des parfums et cosmétiques contrefaits ont été achetés en toute connaissance de cause[5], il faut rappeler ces conseils de base.  Mais surtout, l’essentiel reste de privilégier les points de ventes fiables : les circuits physiques de distribution sélective, par ailleurs largement plébiscités par les consommateurs, sont plus fiables et contrôlés que les marchés ou les sites de vente aux enchères et les plateformes de discount.

 

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