Protection solaire

Cancers de la peau : la FEBEA mobilisée pour sensibiliser aux bonnes pratiques solaires avant l’été

Alors que le nombre de nouveaux cas de cancers de la peau a plus que triplé entre 1990 et 2023, atteignant 17 922 nouveaux cas de mélanomes cutanés estimés en 2023*, les Français restent encore insuffisamment protégés face aux rayons UV. Selon une étude OpinionWay pour la FEBEA réalisée en 2024, les réflexes de protection solaire sont loin d’être systématiques et adaptés aux situations d’exposition : des comportements à risque qui sont liés à des idées reçues en matière de santé et d’environnement. À l’approche de la période estivale, la FEBEA souhaite rassurer les consommateurs, alerter sur les idées reçues et rappeler les bonnes pratiques essentielles lors de l’exposition.

FACE AU SOLEIL ET AUX RISQUES DE CANCER, LES FRANÇAIS RESTENT
INSUFFISAMMENT PROTÉGÉS


Malgré une légère amélioration des comportements, la majorité des Français ne se protège pas efficacement du soleil. Si 84 % déclarent utiliser de la crème solaire à la plage ou à la piscine, seuls 31 % respectent la fréquence d’application recommandée (toutes les deux heures). Plus préoccupant encore et révélant une dangereuse banalisation du risque, 39 % estiment simplement qu’ils n’en ont « pas vraiment besoin » - un taux qui grimpe à 46 % chez les hommes et les 25-34 ans.


Les expositions moins visibles, comme à la montagne, sur une terrasse ou dans un jardin, restent largement négligées :
seulement 53 % utilisent de la crème solaire dans ces contextes. De nombreuses idées reçues persistent, comme celle selon laquelle le bronzage protégerait naturellement la peau (pensée partagée par 51 % des Français).


Les enfants ne sont pas suffisamment protégés non plus : 30 % des parents ne leur appliquent pas systématiquement
de crème solaire. Quant aux travailleurs exposés (bâtiment, agriculture, pêche…), leur situation est encore trop peu médiatisée alors qu’elle nécessite une meilleure protection.


Parmi les freins évoqués : des inquiétudes sur la santé (59 %) ou l’impact écologique des produits solaires (54 %),
ainsi que leur aspect contraignant (38 %). La FEBEA rappelle pourtant que ces produits sont strictement encadrés pour garantir leur efficacité et leur sécurité, et que les marques innovent pour en réduire l’impact environnemental. Ainsi tous les filtres autorisés par le Règlement Cosmétique sont sûrs pour la santé humaine. Chaque type de filtre (organique ou minéral) présente ses propres avantages et inconvénients, dont l’évaluation toxicologique tient compte.

Face aux risques liés aux UV et leur effet sur la santé de la peau, la FEBEA réaffirme la nécessité de se protéger dès l’exposition au soleil. Nous devons continuer de rappeler que les risques liés à l’exposition au soleil, sans protection, sont mortels. Le vrai danger, c’est de ne pas se protéger ! alerte Emmanuel Guichard, Délégué général de la FEBEA.

COMMENT EST CALCULÉ LE SPF ET COMMENT GARANTIR LA SÉCURITÉ
DES PRODUITS SOLAIRES ?


Le SPF (Facteur de Protection Solaire) indique le niveau de protection contre les UVB offert par un produit solaire. En Europe, la méthode de référence pour déterminer le SPF est la norme internationale ISO 24444:2019. Ce test in vivo consiste à appliquer le produit sur la peau de volontaires, puis à les exposer à une source UV contrôlée pour mesurer la dose nécessaire à l’apparition d’un coup de soleil, avec et sans protection solaire.

Le SPF est ainsi calculé en comparant la quantité d’UV nécessaire pour provoquer un érythème (rougeur) sur une peau
protégée et non protégée.


De nouvelles méthodes alternatives, comme la méthode hybride HDRS (ISO 23698) ou la méthode 100 % in vitro (ISO 23675), sont en cours d’adoption pour compléter ou remplacer les tests traditionnels. Ces méthodes visent à améliorer la rapidité, la reproductibilité et l’éthique des tests, mais leur mise en oeuvre nécessite encore des ajustements et une appropriation par tous les laboratoires.


En cas de différence de résultats obtenus avec des méthodes différentes, il convient de retester le produit avec la méthode initialement utilisée par le fabricant.


Tous les produits solaires vendus en France et en Europe doivent respecter ces protocoles stricts, garantissant
ainsi leur efficacité et leur sécurité pour le consommateur. Avant leur commercialisation, ils font l’objet de contrôles qualité rigoureux et d’une évaluation de sécurité par des experts indépendants.


3 QUESTIONS AU DR. ANNY COHEN LETESSIER, DERMATOLOGUE


1. Quels sont les dangers d’une exposition aux UV sans protection ?


L’exposition aux rayons ultraviolets (UV) sans protection peut entraîner des effets délétères sur la peau, à court comme à long terme. Les UVB, bien que moins abondants que les UVA, sont très énergétiques et responsables des coups de soleil. Les UVA, présents en plus grande quantité, pénètrent plus profondément dans la peau et traversent même les vitres (pare-brises de voiture, fenêtres et baie vitrées). De plus, la lumière visible (lumière du jour) favorise et entretient la pigmentation.


Dès quelques minutes d’exposition aux UVB ou 20 minutes aux UVA, des modifications moléculaires
apparaissent. Lorsque ces agressions se répètent, la peau peine à se régénérer correctement, favorisant le vieillissement
prématuré (rides, taches brunes) et altérant le système immunitaire cutané. Sur le long terme, cette accumulation de
dommages peut engendrer des affections plus graves comme des photodermatoses, des photoallergies, et surtout des
cancers de la peau.


2. Quel est le lien entre cancers de la peau et exposition solaire ?


L’exposition au soleil est un facteur de risque majeur dans le développement des cancers cutanés. La peau enregistre
toutes les expositions solaires accumulées depuis l’enfance, et leurs effets se manifestent souvent tardivement. Les UV
endommagent l’ADN des cellules cutanées, entraînant des mutations qui peuvent conduire à l’apparition de
lésions précancéreuses et de cancers. On distingue principalement deux types de cancers de la peau :

  • Les carcinomes (basocellulaires et épidermoïdes) : représentant 90 % des cancers cutanés, ils sont majoritairement dus à des expositions chroniques aux UV. Les carcinomes basocellulaires, plus fréquents mais moins agressifs, se manifestent sous forme de nodules ou de lésions superficielles. Les carcinomes épidermoïdes peuvent évoluer vers des formes plus invasives avec risque de métastases.
  • Le mélanome : beaucoup plus redoutable, il résulte souvent d’expositions solaires intenses et répétées, notamment des coups de soleil sévères dans l’enfance. Il peut apparaître sous forme de tache pigmentée irrégulière et évoluer rapidement. Il peut aussi apparaitre après modification d’un « grain de beauté » (naevus) déjà existant.


Pour prévenir ces cancers, il est primordial d’adopter une photoprotection rigoureuse tout au long de la vie et de
surveiller l’apparition de toute lésion suspecte sur la peau.


3. Quels sont les trois principaux conseils pour une exposition solaire raisonnée ?

Un bon usage du soleil permet de profiter de ses bienfaits sans s’exposer à ses effets néfastes. Voici trois règles
essentielles pour une exposition maîtrisée :

  1. Éviter l’exposition entre 11h et 16h (heure solaire) : c’est à ce moment que l’intensité des UV est la plus
    élevée,
  2. Se protéger avec des vêtements adaptés : en cas d’exposition inévitable, privilégier les vêtements couvrants,
    chapeau à larges bords et lunettes de soleil. Ces protections physiques restent les plus efficaces.
  3. Appliquer généreusement et régulièrement une crème solaire à indice élevé (SPF 50+) : pour une
    protection optimale il faut renouveler l’application toutes les deux heures, même avec un produit résistant à l’eau. En pratique, la quantité appliquée est souvent insuffisante, réduisant ainsi la protection réelle.
     

Adopter ces réflexes au quotidien permet de réduire considérablement les risques liés aux UV et de préserver la santé
de sa peau sur le long terme.

 

LES IDÉES REÇUES : CLARISSE BAVOUX, TOXICOLOGUE ERT, CETHRA,
ET ERWAN POIVET, PH, CONSEILLER SCIENTIFIQUE À LA FEBEA
RÉPONDENT AUX IDÉES REÇUES


 

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